 
          
            mag'
          
        
        
          
            13
          
        
        
          vous avez alors initiée et qu’est-ce qui fait encore
        
        
          sens aujourd’hui à vos yeux?
        
        
          Est-ce à moi qu’il revient de dire ce que j’ai accompli au
        
        
          cours de ces années ? Si j’étais immodeste, je parlerais
        
        
          du cinéma qui est devenu le premier au monde après
        
        
          celui des États-Unis et de l’Inde. Je parlerais du livre
        
        
          auquel nous avons garanti un réseau de librairies unique
        
        
          au monde. Je parlerais du rôle que nous avons joué pour
        
        
          que la culture des pays du sud puisse également s’expri-
        
        
          mer, se faire connaître.
        
        
          Mais plus encore que tout ce qui a été accompli à mon
        
        
          initiative ou à celle de mes collaborateurs, ce dont je suis
        
        
          fier c’est d’avoir réussi, grâce à la complicité active du
        
        
          président Mitterrand, à placer la culture au centre des
        
        
          préoccupations du gouvernement.
        
        
          En 1981, vous aviez utilisé la formule «
        
        
          
            Économie et
          
        
        
          
            culture, même combat
          
        
        
          ». Est-ce que cette équation
        
        
          vous semble toujours d’actualité?
        
        
          L’idée que la culture et l’économie sont un même com-
        
        
          bat, me semble plus que jamais d’actualité. Dans une
        
        
          compétition mondiale qui – et je m’en félicite – s’est éten-
        
        
          due à de nombreux pays autrefois marginalisés, c’est la
        
        
          culture qui est notre plus grand atout. Si dans cette
        
        
          course, nous aspirons à rester les premiers – tout en
        
        
          souhaitant que les autres nous suivent de près – c’est
        
        
          avec la culture que nous y parviendrons.
        
        
          L’abbé Grégoire, le fondateur du Conservatoire
        
        
          national des arts et métiers mais aussi l’un des
        
        
          rédacteurs de la déclaration des Droits de l’homme et
        
        
          du citoyens, déclarait que «
        
        
          
            les bibliothèques et les
          
        
        
          
            musées sont en quelque sorte les ateliers de l’esprit
          
        
        
          
            humain
          
        
        
          ». Que vous inspire cette affirmation plus de
        
        
          deux siècles plus tard?
        
        
          L’abbé Grégoire était un grand homme. Non seulement
        
        
          parce qu’il avait compris le rôle indispensable des biblio-
        
        
          thèques et des musées sans lesquelles notre présent ne
        
        
          reposerait sur rien, mais également parce qu’il a été un
        
        
          des premiers à définir ce qu’était la citoyenneté fran-
        
        
          çaise. Aux citoyens de toutes origines il disait que la
        
        
          République leur accordait tout en tant que citoyens,
        
        
          mais il ajoutait qu’il leur refusait tout en tant que nations.
        
        
          Pour l’abbé Grégoire, il n’y avait en France qu’une seule
        
        
          catégorie de citoyens. Peut-être cet objectif n’est-il pas
        
        
          encore tout à fait accompli.
        
        
          Vous avez dernièrement participé au 15
        
        
          e
        
        
          anniversaire
        
        
          de la rénovation du Musée des arts et métiers que
        
        
          vous aviez inauguré en qualité de ministre de la
        
        
          Culture. Selon vous, quel rôle peut jouer ce type
        
        
          d’institution?
        
        
          La culture scientifique, celle des techniques et des
        
        
          métiers, fait de mon point de vue intégralement partie de
        
        
          la culture. C’est pourquoi le Musée des arts et métiers
        
        
          est exemplaire. Il n’est d’ailleurs pas unique en son
        
        
          genre. Il va de soi que ce type d’initiatives doit être
        
        
          encouragé, en relation avec le ministère de l’Éducation,
        
        
          mais pas seulement parce que c’est à l’ensemble des
        
        
          citoyens qu’elles s’adressent.
        
        
          
        
        
          Propos recueillis par Yvan Boude
        
        
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          Jardins d’Orient
        
        
          Jusqu’au 25 septembre, découvrez l’histoire des jar-
        
        
          dins d’Orient sur le parvis de l’Institut du monde
        
        
          arabe, investi pour l’occasion par un jardin éphémère
        
        
          extraordinaire !
        
        
          Institut du monde arabe
        
        
          1, rue des Fossés Saint-Bernard
        
        
          Place Mohammed-V
        
        
          75005 Paris