Le Cnam mag' #5 - page 38

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I
l suffit d’écouter Hélène Tauzin quelques minutes
pour percevoir son attachement à la transmission
des savoirs, valeur qu’elle a portée tout au long d’une
carrière aux multiples rebondissements.
Enfant, elle se frotte au monde paysan au contact de ses
arrière-grands-parents fermiers en Corrèze, tandis
qu’avec sa mère hôtesse de l’air, elle baigne dans l’uni-
vers de l’aviation. Après une licence de commerce inter-
national et deux courtes expériences professionnelles,
elle opère un changement radical de carrière. À 23 ans,
elle cultive l’hybridation des genres et rêve de devenir
pilote agricole. «
Un avion agricole, ça va à 120 nœuds –
200 km/heure. Quand vous volez à un, deux ou dix
mètres du sol, c’est grisant !
», relate-t-elle.
De la Nouvelle-Calédonie au cercle polaire
Parce que le travail manque en France, elle «
s’exporte
»
en Australie, en Nouvelle-Calédonie puis aux États-Unis,
avant de revenir dans l’Hexagone, où un ami lui propose
d’être cheffe-pilote au sein d’un aéroclub dans les
Pyrénées. «
Le passage des savoirs est intrinsèque à ce
métier. On faisait piloter des personnes en situation de
handicap, aveugles avec l’association
Les Mirauds
volants
, ou handicapées moteur.
» Ces valeurs d’en-
traide qui régissent son monde entreront quelques
années plus tard en résonnance avec celles du Cnam.
«
C’est pour ça qu’Handi’Cnam est important pour moi,
car ce service participe à l’intégration des personnes
handicapées dans la société.
» La décennie suivante, la
voici pilote de ligne, aux commandes de Boeings 737 et
d’avions d’affaires de type Falcon. Elle écume alors les
aéroports du bassin méditerranéen, et s’élance jusqu’au
cercle polaire. Mais en 2011, à la suite d’une maladie, elle
perd sa licence de pilote.
le Cnam : une ouverture d’esprit
Lors d’un salon dédié à la formation, elle est séduite par
le MBA Management du Cnam et son cursus en anglais.
Elle s’y lance, forte de sa licence de commerce interna-
tional, heureuse de la bienveillance de l’établissement
pour son parcours atypique : «
Le MBA me correspon-
dait parce que c’était la promesse d’une ouverture d’es-
prit. On avait des professeurs de tous les pays et notre
promotion comptait 10 nationalités pour 12 auditeurs !
»
Après un an de formation, sa carrière peut de nouveau
décoller. Aujourd’hui, cette femme à l’enthousiasme
inoxydable enseigne l’innovation et la responsabilité
sociétale des entreprises (RSE) à des paysagistes et à
des mécaniciens aéronautiques. Elle est aussi consul-
tante en RSE et développement durable, dirige sa société
et administre plusieurs startups. Elle participe égale-
ment à un réseau de femmes
business angels
. Elle
l’avoue, le MBA lui a donné l’assurance nécessaire pour
se mêler à ces cadres supérieures et dirigeantes de haut
niveau.
Depuis 2014, elle est présidente de l’
International
Institute of Management Alumni Association
(IIMAA).
Un bon moyen d’exprimer son amour du Cnam, solide-
ment ancré en elle : «
On essaye de faire rayonner l’éta-
blissement et d’aider les élèves à la recherche d’emploi.
On a aussi le projet de faire entrer plus de femmes dans
les filières scientifiques. Beaucoup de gens m’ont aidée,
c’est à mon tour, maintenant.
»
Aurélie Verneau
Quatre dates
1987
 : bac+3
en commerce
international
1991
 : licence
de pilote
professionnel
2012
 : intégration
du MBA
Management
2014
 : présidente
de l’
International
Institute of
Management
Alumni
association
Portrait
La soif de transmettre
Pilote pendant 23 ans, Hélène Tauzin a effectué un virage à 180 degrés en intégrant le MBA
Management du Cnam. Une formation qui lui permet aujourd’hui de naviguer aisément de l’ensei-
gnement au consulting en RSE, tout en dirigeant sa propre société. Présidente de l’I
nternational
Institute of Management Alumni Association
(IIMAA) depuis 2014, elle entend bien aujourd’hui faire
rayonner les valeurs citoyennes d’entraide et de transmission des savoirs du Conservatoire.
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